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La francophonie au Japon

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La chanteuse Sylvie Vartan
Article mis en ligne le 1er avril 2005
dernière modification le 25 mai 2023
Sylvie Vartan, l’irrésistible
 
Le public japonais la connaît bien depuis ses premières tournées dans le pays en 1965, avec l’ouverture de ses écoles de danse dans les années 80 et tout récemment la reprise de Irrésistiblement pour des publicités télévisées. Alors que vient de s’achever à Paris l’exposition Sylvie Vartan, revue de mode au Palais de la mode Galliera, la chanteuse vient de nouveau en concert à Tokyo les 26 et 27 mars 2005.
Mais qu’est-ce qui fait tourner la blonde Sylvie ?
 
©Frédérique Veysset

Franc-Parler : L’époque des yéyés qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Sylvie Vartan : D’abord, c’étaient mes débuts, c’était une époque qui correspondait à un bouleversement aussi bien social, musical qu’à tous points de vue. C’était une époque qui était pleine de fantaisie, de gaieté avec quelque chose d’assez positif. C’était un vrai tourbillon.
 
Franc-Parler : Vous n’êtes pas nostalgique de cette période ?
Sylvie Vartan : Ah non, pas du tout. Elle m’a laissé un grand sourire dans le cœur et puis c’est formidable comme ça.
 
Franc-Parler : Qu’est-ce qui vous motive de partir en tournée alors que d’autres artistes se contentent de passer à la télévision ?
Sylvie Vartan : Je n’ai jamais conçu mon métier en le faisant à moitié. La plus belle partie justement, c’est de faire des spectacles et de se produire sur scène. C’est le plus intéressant, le plus artistique, je dirais.
 
Franc-Parler : Pour la scénographie, vous choisissez tout vous-même, vous travaillez en collaboration avec d’autres personnes ?
Sylvie Vartan : Je choisis tout moi-même. C’est la grande liberté de ce métier, c’est au contraire du cinéma où on passe quand même par beaucoup, beaucoup de monde, par beaucoup d’intermédiaires. Dans la chanson, on est son propre maître. Le choix vous incombe et puis le succès est le vôtre ainsi que l’insuccès d’ailleurs. On assume tout de A à Z. C’est aussi un privilège de pouvoir choisir, de faire ce qu’on veut, quand on veut, où on veut, comme on l’entend.
 
© Frédérique Veysset

Franc-Parler : À quoi attribuez-vous ce succès, vous qui sortez succès sur succès ?
Sylvie Vartan : Si on le savait, tout le monde en aurait mais je pense qu’au départ, il faut être quelqu’un d’authentique, avoir la passion, le feu sacré. Sinon on ne peut pas y arriver. On ne peut pas y arriver pour les mauvaises raisons, parce qu’on a envie d’être connu. Je crois qu’il faut aimer ce que l’on fait profondément et avec passion. Et c’est valable pour toute chose.
 
Franc-Parler : Que représente l’étape japonaise dans vos tournées ?
Sylvie Vartan : D’abord, c’est un pays qui m’a toujours séduite. Il m’est toujours arrivé des bonheurs comme ça au Japon. J’ai toujours eu beaucoup de chance, ça a toujours été un grand plaisir, des découvertes, des surprises comme ça. C’est vrai que j’ai parcouru le Japon du nord au sud, j’ai fait pas mal de tournées et je connais assez bien et c’est toujours avec plaisir que j’y reviens.
 
Franc-Parler : Que pensez-vous de la place de la chanson française à l’étranger ?
Sylvie Vartan : Elle existe sans aucun doute. C’est assez particulier. Curieusement elle est restée malgré tout la chanson traditionnelle, très française : la ballade romantique. C’est l’identification du label français.
 
Franc-Parler : Quelles sont vos chansons qui plaisent le plus ?
Sylvie Vartan : C’est toujours La plus belle pour aller danser [rires]. Ça c’est un énorme standard et je dois toujours la chanter et puis il y a La Maritza. En général les ballades, oui.
 
Franc-Parler : Vous êtes très éclectique dans le choix des compositeurs, Murat, David Halliday… Comment faites-vous vos choix ?
Sylvie Vartan : On me propose des chansons. J’en fais la sélection, pour différentes raisons d’ailleurs. Je fais ça par coups de cœur et pas du tout par calcul. Et je les choisis toujours en fonction de la scène.
 
Franc-Parler : Quels sont les thèmes que vous souhaitez défendre dans vos chansons ?
Sylvie Vartan : Oh, je n’ai pas de thème particulier. Quand on me propose une chanson, elle passe par le cœur ou pas. Si elle me plaît, je la chante, sinon, je n’ai pas de velléité de donner des messages ou des leçons, de me positionner en tant que redresseur de tout ce qui ne va pas. Ça peut se faire aussi mais je ne l’ai jamais fait en tant que message. Tout dépend de la façon dont les choses sont dites, de la musique.
 
©Joanne C.Azoubel

Franc-Parler : Et la cause des enfants, car vous avez quand même sorti deux albums destinés aux enfants….

Sylvie Vartan : Ça, ça me plaît beaucoup. J’avais très envie d’assembler certaines des chansons les plus connues qui ont bercé notre enfance et qui en fait sont des classiques des chansons enfantines qu’on ne trouvait pas regroupées et refaites au goût du jour, avec des arrangements, avec plus de soin que cela avait été par le passé.
 
Franc-Parler : Est-ce que c’est lié avec l’adoption de votre petite fille ?
Sylvie Vartan : Ah non. Pas du tout, il s’est trouvé que c’est bien tombé. C’était surtout au départ pour retrouver des chansons que mon père me chantait lorsque j’étais enfant. Je ne les trouvais pas. Je voulais les offrir à mes petites-filles. Je me suis dit que c’était une bonne occasion de faire tout un album. Enfin je me suis prise au jeu et tous ceux qui ont travaillé au projet ont adoré participer.
 
Franc-Parler : Vous faites également tourner une association pour les enfants de Bulgarie…
Sylvie Vartan : J’ai une fondation qui s’occupe de venir en aide aux hôpitaux, on sponsorise les maternités. C’est assez actif. Nous avons fait beaucoup de choses, nous avons sauvé beaucoup d’enfants. C’est extrêmement réconfortant et positif.
 
© Frédérique Veysset

Franc-Parler : Vous êtes aussi tournée vers le cinéma avec plusieurs rôles à votre actif. Vous avez été présidente du Festival du film français de Yokohama. Est-ce que vous allez continuer dans cette direction ?
Sylvie Vartan : Le cinéma. c’est une autre histoire dans la mesure où ça implique beaucoup plus de monde. Il faut l’écriture. C’est le fait de trouver un rôle qui vous emmène, qui vous plaise. Comme je ne suis pas quelqu’un qui a absolument besoin de faire du cinéma pour vivre, j’attends de trouver un rôle qui me convienne, qui me transporte comme l’avait fait L’ange noir de Brisseau. Il avait écrit le rôle pour moi, donc j’avais été très gâtée. C’est difficile après de retrouver les mêmes conditions optimales. C’est aussi de longue haleine, le cinéma. Déjà pour un spectacle, ça prend quand même un an entre le fait de le porter, de le répéter et de le réaliser. Un film, ça prend bien deux ans.
 
Franc-Parler : Vous avez d’autres projets de spectacles dans vos cartons ?
Sylvie Vartan : Non, celui-ci déjà… Un à la fois, ça suffit amplement [rires].
 
Franc-Parler : Qu’est-ce que ça vous fait de retourner ensuite une fois de plus à l’Olympia ? C’est quand même une salle mythique…
Sylvie Vartan : C’est une belle salle. Le public s’y sent très bien et puis l’artiste aussi. Donc ça se passe très bien entre le public et l’artiste. C’est vraiment un endroit qui est un peu magique. De toutes façons, on ne sait pas à quoi ça tient. Une question de positionnement, de direction, d’alignement des choses et d’ambiance. C’est impalpable mais en même temps, on ressent que l’on est bien.
 
Propos recueillis lors de la tournée 1999 au Sweet Basil 139 par Éric Priou
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