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La patineuse Surya Bonaly
Article mis en ligne le 13 avril 2019
dernière modification le 27 mai 2019
Mieux vaut tard que jamais ?
 
Voici un article qui paraît un certain temps… après la réalisation de l’interview.
 
Surya Bonaly, le soleil sur glace
 
Neuf fois championne de France d’affilée, cinq fois d’Europe (de 1991 à 1995) en solo pour ne pas mentionner l’or et l’argent aux championnats du monde juniors ou seniors, la patineuse Surya Bonaly ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle trace sa voie sur les circuits professionnels, telle la tournée de son compatriote Philippe Candeloro. Peut-être y donnera-t-elle l’occasion de voir une figure de sa création, le bonaly, un audacieux salto arrière avec réception sur un pied ?
 
Franc-Parler : Quand avez-vous commencé à patiner ?
Surya Bonaly : Il y a très longtemps. J’avais un an et demi. Ma mère m’a enseigné, elle était prof de sport. Elle amenait ses élèves un peu partout. Je peux dire que jusqu’à l’âge de dix ans, je faisais tout plein de sports : de l’athlétisme, de la gym, du plongeon. Tout ce qu’elle faisait, la planche à voile, avec ses élèves, elle m’emmenait. C’est comme ça que j’ai commencé un peu le patinage. Et puis après, je suis restée accrochée avec la gym et le patinage.
 
Franc-Parler : Actuellement pour vous entraîner, vous avez un professeur encore ?
Surya Bonaly : C’est ma mère. J’ai eu d’autres profs pendant ma carrière mais elle a toujours été là même si j’avais des profs de l’équipe de France ou de haut niveau.
 
Franc-Parler : Comment entretenez-vous votre forme physique ?
Surya Bonaly : Avant je passais mon temps à m’entraîner quand j’étais en amateur et depuis que je suis passée professionnelle, c’est plus difficile parce que je suis toujours en voyage. Comme on dit, quand on est professionnel, il faut patiner de toute manière. Que ce soit une mauvaise glace, un mauvais avion ou un long voyage, ça ne compte pas. C’est vrai que c’est difficile. Des fois, je suis longtemps en tournée, une tournée qui dure quatre mois. Le premier mois, ça va parce qu’on s’est entraînés avant, on a encore de l’énergie, encore une bonne base. C’est vrai que trois mois après, c’est vraiment difficile. La plupart du temps, ma mère est avec moi en tournée normalement. Parce que justement on peut travailler la technique même s’il y a peu de temps, toujours là à rectifier ce qui ne va pas avant que ça n’aille vraiment plus et que ça soit la catastrophe. Je me maintiens toujours .
 
Franc-Parler : Pour le spectacle, qu’est ce qui vous a poussée à participer à la tournée de Philippe ?
Surya Bonaly : Avec Philippe, on est bons copains, on se connaît depuis très longtemps et puis on essaie de travailler ensemble. C’est mieux pour les deux et pour le public. Aux États-Unis, on fait pratiquement tous les spectacles aussi ensemble. Et c’est vrai que lui, il a plus de volonté et puis il a décidé de monter sa propre tournée. Philippe a voulu faire son propre spectacle avec son propre argent. C’est vrai que c’est un risque, il a voulu le faire. Je n’ai pas envie de courir ce risque.
 
Franc-Parler : Pour vous, une année de travail, ça correspond à combien de tournées ?
Surya Bonaly : Ça dépend. Cette année, c’est une année assez creuse ou ça a été une année assez creuse plutôt. C’est une année pré-olympique. Dans le patinage, ce n’est jamais bien. Alors on attend les Jeux Olympiques en février pour reprendre le dessus. À partir de mars normalement, on a quatre mois de tournée je crois. Entre temps, je fais des compétitions de professionnels comme là le 8 novembre. Avec Philippe, on va faire une compétition par équipes.
 
Franc-Parler : Pour vous le patinage artistique, c’est artistique ou c’est plutôt un sport ?
Surya Bonaly : C’est les deux. C’est ça qu’on aime dans le patinage. Ce n’est pas que seulement artistique comme dans le ballet où il n’y a que de la danse, de la danse classique. C’est un sport de challenge où il faut toujours se dépasser : plus haut, plus grand, plus vite. C’est vrai que quand on arrive à faire les deux, c’est bien.
 
Franc-Parler : Il y a toujours des risques de chute ou de choc. Est-ce qu’il n’y a pas de la part des patineurs la peur de la glace comme il y a la peur de l’eau ?
Surya Bonaly : Non. Quand on est petit, oui, quand on débute. Bon, si on a peur comme ça, il vaut mieux ne pas faire du patinage parce que la chute, elle existe quand même tout le temps. Même si on est champion, la chute est toujours là. C’est vrai que si on a une bonne technique, on peut éviter les chutes, mais même si on s’entraîne des heures et des heures, le jour J, le moment précis où on est un peu de travers, on n’a pas pensé à la bonne technique, on est quand même par terre.
 
Franc-Parler : Vous êtes solo. Pourquoi avez-vous choisi d’être seule ?
Surya Bonaly : Je n’ai pas choisi. Vous savez quand vous commencez le patin, vous êtes seule. Et puis normalement après quelques années d’expérience, des fois si vous voulez le faire et il se trouve un garçon qui est plus grand que vous et qui a à peu près le même âge assez musclé. Pourquoi pas. Ça marche comme ça. Moi, à ce moment-là, je n’avais personne. J’ai fait du couple quand même de l’âge de sept ans à onze ans, en France, à Nice. Après je suis montée à Paris, donc on a arrêté. En 89 jusqu’en 93, je faisais du couple. J’ai été championne de France en couple senior. Après, la fédération n’a pas voulu suivre. Et lui était plus âgé que moi et il fallait qu’il gagne sa vie, alors…J’adore le couple.
 
Franc-Parler : Dans le choix du spectacle, ça se passe comment pour la chorégraphie ? Vous travaillez en accord avec un chorégraphe ?
Surya Bonaly : Ça dépend. On arrive avec notre propre chorégraphie. Elle est à peu près faite et puis ils incorporent notre numéro dans le spectacle. Quand c’est Philippe, c’est pareil à part qu’il faut monter un numéro d’ouverture et de fermeture tous ensemble. Donc, quelques jours avant ou un jour avant, on travaille avec Philippe pour que ce soit à point.
 
Tokyo, mars 2002
Propos recueillis : Éric Priou
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